mercredi 9 janvier 2008

Une enquête de Towers Perrin : Des salariés démotivés, un potentiel inexploité


ENTRE LE DISCOURS des entreprises et la pratique, il existe une marge… dont cette enquête révèle l'ampleur.

Le constat sonne comme une claque : « seul un Belge sur dix est motivé au travail », affirme le cabinet Towers Perrin, spécialisé en conseils en gestion des ressources humaines. Qui prend appui, pour émettre ce jugement, sur son enquête « Global Workforce » réalisée dans 18 pays auprès de 88.600 salariés, dont un millier en Belgique.

Il ressort en effet de cette étude, où l’on joue cependant sur les mots entre « engagement» et « motivation », que 13 % seulement des salariés belges sont « engagés », c’est-à-dire prêts à consentir un effort total en faveur de leur job. Quelque 47 % des personnes sondées seraient simplement « motivées » : elles font leur travail mais n’y sont pas émotionnellement liées, et dès lors ne sont pas prêtes à réellement s’investir davantage. Du côté franchement négatif de l’échantillon, 31 % des répondants se disent « démotivés » alors que 9 % des salariés avouent être « désabusés » (complètement démotivés).

« Seul un travailleur sur dix est donc disposé à faire davantage qu’il ne faut pour contribuer aux bons résultats de son employeur. Ce chiffre est inférieur en Belgique à la moyenne mondiale, qui s’élève à 21 % des salariés », note-t-on chez Towers Perrin. En cause ? « L’existence de ce que nous appelons un « engagement gap », d’un écart entre les efforts que les personnes veulent investir dans leur travail et l’efficacité de l’entreprise pour canaliser ces efforts vers de meilleurs résultats. »

À cet égard, le plus important facteur de motivation en Belgique réside selon cette étude dans la croyance que c’est la direction générale qui assure le succès à long terme de l’entreprise. Or, moins de 50 % des travailleurs belges pensent que c’est le cas de leur entreprise. En outre, un travailleur sur trois à peine pense que ses dirigeants s’intéressent réellement à son bien-être.

Seuls 29 %des répondants belges estiment que la direction communique de façon ouverte et honnête et… 6 %à peine pensent qu’elle les traite « comme s’ils étaient l’élément le plus important de l’entreprise ». Pour la moitié des répondants, enfin, les salariés ne seraient traités que comme « n’importe quel autre volet de l’entreprise. »


Impact sur le résultat financier

Bref, le sentiment que les dirigeants mettent réellement en place les conditions permettant de les motiver n’est pas vraiment unanime parmi les salariés.

« D’où l’importance pour la direction générale de leur montrer comment les contributions individuelles peuvent permettre à l’entreprise de réussir et, plus important encore, de leur montrer clairement ce qu’ils obtiendront en échange pour l’évolution de leur carrière professionnelle », poursuit-on chez Towers Perrin où l’on estime que « les employeurs doivent appréhender leurs salariés comme ils appréhendent leurs clients. »

Le constat étant posé, quelles en sont les conséquences ? Selon le cabinet, « les employeurs qui parviennent à motiver leurs salariés en tireront des bénéfices financiers, car une corrélation directe a été constatée entre le niveau d’engagement des salariés dans leur travail et les résultats financiers de l’entreprise ».

L’augmentation du résultat d’exploitation serait de 19 % en moyenne par an pour les entreprises où l’engagement des salariés est le plus élevé. À l’opposé, le résultat d’exploitation diminuerait de 33 %en moyenne par an pour les entreprises où l’engagement des salariés est le plus bas.

D’où cette conclusion tirée par Towers Perrin : « On ne saurait sous-estimer l’importance d’une main-d’oeuvre motivée de nos jours » souligne le cabinet. « Cette enquête démontre qu’à une époque où la concurrence entre les entreprises est effrénée, leur propre main-d’oeuvre représente un potentiel majeur inexploité. »

■ BENOÎT JULY

Source: http://www.references.be

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