mercredi 9 janvier 2008

Le massage encore une fois reconnu


Technique ancestrale, appréciée des amoureux, très "tendance", les massages sont aussi en train d'acquérir une autre étiquette: celle d'alliés de la médecine, pourvoyeurs de bénéfices scientifiquement prouvés. Une étude américaine récente a évalué leurs effets positifs après une opération chirurgicale lourde.


Les médecines douces ou alternatives sont au centre de beaucoup de controverses enflammées – et souvent, l'opinion que l'on a d'elles dépend plus de nos valeurs personnelles que d'une réelle expérience ou connaissance du sujet. Par ailleurs, s'il est tentant de bénéficier de leurs avantages, il est aussi inquiétant de se lancer dans des traitements qui ne sont pas reconnus par la médecine "officielle". C'est pourquoi les patients devraient se réjouir d'une tendance actuelle de la recherche scientifique à se pencher sur l'efficacité des techniques dites douces. Cet intérêt s'est encore confirmé récemment avec la parution d'une étude, pas la première, qui pointe l'utilité des massages dans le suivi de patients juste après une opération chirurgicale lourde.


Des vétérans sous la loupe

Pour vérifier l'efficacité des massages, une étude s'est penchée sur la douleur
postopératoire chez des patients âgés (la moyenne d'âge était de 64 ans) ayant subi des opérations chirurgicales lourdes. Ces patients étaient divisés en trois groupes: un groupe recevait les soins ordinaires, un deuxième recevait un massage du dos de 20 minutes tous les soirs, et un troisième, pour tenter de faire la différence entre les effets physiques du massage et les effets psychologiques d'un suivi personnalisé, recevait 20 minutes d'attention de la part d'un thérapeute en massages.



Effets importants

L'étude a conclu à l'intérêt d'un massage pour diminuer, tout de suite après l'opération, la douleur, le désagrément, et aussi l'anxiété chez ces personnes relativement âgées. La douleur et le désagrément diminuaient aussi plus rapidement qu'avec le soins ordinaires sur le plus long terme (plus de quatre jours après l'opération). L'efficacité immédiate d'un massage était équivalente à celle d'une dose de morphine, ce qui est remarquable, d'après le Dr Hinshaw, responsable de l'étude. Il n'y a cependant pas eu d'effet observé du massage sur la durée d'hospitalisation ou la quantité de médicaments antidouleur utilisés.


Les massages déjà utilisés

Cette étude n'est pas la première à se pencher sur l'utilité des massages en relation avec la chirurgie. Un massage mécanique de l'abdomen permet par exemple d'améliorer la guérison et de diminuer les douleurs qui suivent une colectomie, selon une étude américaine datant de 2002. L'offre de massages ou autres soins "bien-être" est aussi en train de se développer dans les hôpitaux belges. Si vous prévoyez de vous faire opérer, ou si l'un de vos proches est hospitalisé, n'hésitez donc pas à poser la question. Si votre établissement hospitalier ne propose pas ce type de service, votre médecin pourra peut-être vous conseiller un kinésithérapeute compétent dans le domaine. En attendant que les massages entrent complètement dans les mœurs…

Marion Garteiser, journaliste santé (source www.e-sante.be)

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