vendredi 11 janvier 2008

Une vie saine accroît la longévité de quatorze ans




Ne pas fumer, boire peu d'alcool, manger des fruits et des légumes et faire régulièrement de l'exercice physique... Quatre règles simples qui prolongent l'espérance de vie.
De nombreuses enquêtes ont déjà montré que le tabagisme, tout comme la consommation excessive d'alcool, abrège l'existence. On estime qu'il est bon de manger des fruits et légumes régulièrement et de faire de l'exercice physique. Mais personne n'avait encore calculé les bénéfices que l'on tirerait d'un mode de vie qui cumulerait ces comportements.

C'est désormais chose faite, puisqu'une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), en partenariat avec le Medical Research Council, s'est penchée sur ce problème et a mené pendant quatorze ans une enquête qui lui permet d'affirmer que cette vie considérée comme idéale (au moins en terme de santé) majorerait l'espérance de vie de quatorze ans, par rapport à ceux qui additionneraient tous ces facteurs de risque. Leurs travaux sont publiés cette semaine dans la revue Public Library of Science Medecine (PloS Medecine).

Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs de Cambridge ont commencé en 1993 à surveiller 20 244 personnes, hommes et femmes, âgés de 45 à 79 ans, après les avoir interrogées sur leur mode de vie. Chaque participant s'est vu attribuer un score d'un point pour chacune des quatre attitudes favorables en terme de santé (absence de tabac = 1 point, faible consommation d'alcool (un demi-verre par jour = 1 point), tout comme manger cinq fruits et légumes par jour et pratiquer un exercice physique d'une demi-heure par jour). En 2006, les enquêteurs ont pu comptabiliser 1 987 décès parmi ces 20 000 volontaires et ont corrélé la durée de vie de chacun à son mode de vie.


La mortalité cardiaque influencée par le mode de vie

Les conclusions sont attendues mais elles apportent néanmoins beaucoup de précisions sur les conséquences sanitaires d'une vie saine. Pour ceux qui n'ont aucun point, c'est-à-dire qui cumulent ces quatre comportements nocifs, le risque de mortalité par rapport à ceux qui en ont quatre est multiplié par 4,4. Le risque de décès est multiplié respectivement par 2,52, 1,95 et 1,39 pour ceux qui respectent un, deux ou trois comportements favorables sur la santé.

Forts de toutes ces données, les chercheurs ont aussi pu calculer qu'une personne âgée de 60 ans qui cumule tous les comportements à risque c'est-à-dire qui n'a aucun point a le même risque de mourir qu'un individu de 74 ans qui serait doté de 4 points, c'est-à-dire qui n'a aucun des facteurs de risque définis ci-dessus. De manière globale, dans cette cohorte suivie par les chercheurs, les chances de survivre sont de 95 % avec une vie totalement «saine» contre 75 % pour ceux qui multiplient les comportements à risque. «Il y a une forte décroissance du risque de décès avec l'augmentation des attitudes positives. Ceux qui respectent quatre comportements bénéfiques ont approximativement un quart de risque de mortalité en moins que ceux qui n'en respectent aucun, ce qui équivaut à une différence de quatorze ans d'espérance de vie, concluent les auteurs. La mortalité cardiaque apparaît la plus influencée par le mode de vie, suivie de près par celle liée au cancer.»

«C'est la première fois que l'on analyse l'effet cumulé des facteurs de risque sur la mortalité, expliquait le professeur Kay-Tee Khaw, le premier signataire de l'étude, sur le site Internet de la BBC. Nous avons aussi montré que l'origine sociale ou encore le poids n'influencent que peu le risque de décès. Une large proportion de la population pourrait tirer de grands bénéfices sanitaires avec des changements modérés du mode de vie.»

Sans utiliser aucun médicament, il apparaît donc possible de prolonger l'espérance de vie. Reste à savoir s'il est possible de convaincre nos concitoyens de modifier leur mode de vie pour vivre plus longtemps et s'ils souhaitent vivre plus vieux en se privant de quelques-uns des plaisirs terrestres.

Source : Le Figaro - Martine Perez

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